Les origines d' Orléansville

 

Naissance d'une ville : Orléansville

... de son Administration

L'administration d'Orléansville de 1843 à 1870

Les renseignements que je donne sont extraits d'une étude d'histoire locale que j'avais réalisée à Orléansville en 1950 avec l'aide de M. Gourgeot secrétaire de mairie. Pour ne pas être trop long, j'ai limité cet article aux personnes qui ont commandé ou administré et aux modifications de régime de la cité de 1843 à 1870.

Orléansville fut d'abord un camp militaire commandé par le colonel Cavaignac ( 1843 -1844 ) et le colonel de Saint Arnaud (1844 - 1848 ). Un bureau arabe, dirigé par le capitaine Richard s'occupait des relations avec les indigènes et les civils qui vinrent progressivement travailler dans le camp.
En 1845 l'Algérie fut divisée en 3 provinces: Alger, Oran et Constantine. La subdivision d'Orléansville limite la province d'Alger à l'ouest. C'était un "territoire mixte" où les militaires remplissaient les fonctions administratives civiles et judiciaires.
Bugeaud prônait la colonisation militaire des "soldats laboureurs". Au début de 1845 Saint Arnaud créa "la ferme militaire" ( que nous avons connue sous le nom de "la Ferme" ) destinée au ravitaillement de la garnison et "la Prairie" ( futur Pontéba ) pour nourrir les chevaux de l'escadron de spahis. Le 14 août 1845 le camp permanent d'Orléansville fut érigé en "centre de population militaire" . En 1847 en plus de la garnison il y avait 193 civils dont 345 français et 144 étrangers.
Le 2 mars 1848 la seconde r&publique déclara l'Algérie " territoire français" et "l'assimilation progressive des institutions algériennes à celles de la métropole". et le 9 décembre créa 3 départements avec préfet. Les territoires mixtes furent supprimés mais Orléansville reste administrée par le colonel Bosquet ( 1848 - 1851 ). En 1848 furent créés les villages de Pontéba et La Ferme avec les ouvriers parisiens en chômage. Ils furent dirigés par des militaires: le capitaine Besse pour Pontéba et le capitaine Gravelle pour La Ferme.
Napoléon III sépara l'administration civile de l'armée. Les colonels ne conservèrent que le commandement de la subdivision. Ce furent Borel de Brétizel ( 1852 ), Hugo ( 1853 ), Drouot ( 1856 ), Dieu (1857 ) Lefebre ( 1860 ), Lallemand ( 1863 - 1870 ). La colonie de La Ferme fut annexée à Orléansville le 9 juillet 1852 et celle de Pontéba le 12 janvier 1853. Le chef du bureau arabe ( cdt. Lapasset ) céda ses pouvoirs à un commissaire civil qui fut à la fois maire, chef de la police, procureur et juge d'instruction, mais qui n'avait pas de budget propre ni de conseil municipal. Ce furent Galaud - Lafage ( 1851 ), Pinot (1852 ), Devoisin ( 1852 ) De Gantès ( 1853 ) De Montigny ( 1853 ) et Duboc ( 1854 ).
En 1857 le commissariat civil d'Orléansville devint une commune de plein exercice qui fut rattachée à l'arrondissement de Miliana en 1859. Le commissaire était assisté de 3 adjoints ( ville, Pontéba, La Ferme ) qui avaient surtout des fonctions d'état civil, et de 6 conseillers municipaux ( 4 français, 1 étranger et 1 indigène ), tous nommés par le pouvoir central.
Ce premier conseil municipal, installé le 8 juillet 1857 fut ainsi composé :
Commissaire - maire : Duboc
Adjoints:
pour Orléansville : Desjardin
pour Pontéba : Poulet
pour La Ferme : Carrel
conseillers municipaux: Casanova, Campredon, Montagnon, Bonnard, Mino ( pour les étrangers ) - un ancêtre de Jacques Torres - et El Hadj Mahmoud Ben Messak.
Les premières délibérations dévoilèrent les besoins de la ville: en 1857, il n'y avait ni école (un sous officier enseignait à 40 enfants dans la caserne) ni presbytère, ni mairie, ni lavoir, ni geole municipale, ni égouts et les rues n'étaient pas empierrées.
Les conseillers municipaux demandèrent aussi un pont de pierre sur le Cheliff pour remplacer le pont de bois trop étroit, et 2 ponceaux sur l'oued Fodda et l'oued Rouina qui en temps de pluie bloquaient la circulation et l'arrivée du courrier, ainsi que l'aménagement de la route vers Miliana (il fallait 36 heyres pour y aller).
En 1859 fut nommé un deuxième conseil (maire Poulhares) et en 1863 un troisième ( maire Aumerat).
Le 2 juin 1867 pour la première fois les conseillers municipaux furent élus: 5 français, Robert Martial, Casanova, Yunz, Montagnon, Sarrazin. 2 indigènes musulmans, Djillali ben Sidi Ahmed et Ahmed Azzizi, 1 indigène israélite Narboni Mardochée et 1 étranger Mino.
Les 3 adjoints et le maire (Lienhart) furent nommés, mais en 1869 il fut remplkacé par un conseiller, Casanova. Pour la première fois un élu faisait fonction de maire.
Au début de 1870les conseillers municipaux furent élus, mais les adjoints, nommés :
Pour Orléansville, Casanova; La Ferma Boudet, Pontéba Paulet.
En octobre 1870, pour la première fois, la municipalité fut entièrement élue :
maire Boudet (1° maire élu) adjoints: Orléansville Geoffroy, La Ferme Bernady, Pontéba Respaut et 7 conseillers municipaux.
A l'aube de la jeune république Orléansville avec ses 1000 ha devenait véritablement une commune de plein exercice, démocratiquement administrée.


Les Commissaires Civils et les Maires d'Orléansville de 1851-1962.

Au printemps de 1843 (avril), soit treize ans après la prise d'Alger, les troupes françaises occupent El-Asnam, une petite bourgade située à 207 km à l'ouest d'Alger. Le 16 mai de la même année, elle prend officiellement la dénomination d'Orléans-ville, en mémoire du Duc D'Orléans, (fils du roi de France Louis Philippe) mort en juillet 1842 dans un accident de voiture aux alentours de Paris. Depuis cette date et en l'absence d'une administration civile, les pouvoirs municipaux furent confiés aux militaires pour expédier les affaires courantes (naissances, décès, célébration de mariages etc.).

Le premier de ces militaires qui assura cette tâche fut Leroy de Saint Arnaud, que le célèbre poète français Victor Hugo surnommait ''le chacal'', puis vint le tour d'Eugène Cavaignac. Enfin le 22 novembre 1851, un commissariat civil est créée à Orléansville, puis le 31 décembre 1856, est née officiellement la commune d'Orléansville. Cent vingt ans après (1963), elle retrouve son ancienne appellation ''El-Asnam'' et en 1981 elle est baptisée ''Chlef'' après la catastrophe du 10 octobre 1980. Il faut noter qu'avant la conquête arabe en 648 A.J.C, la ville romaine se dénommait ''Castellum Tingitanum''.



I - Les commissaires civils 1851-1870

1 - Charles Oscar de Montigny
2 - Ferdinand Duboc
3 - Poulhariès
4 - Franz Lienhart
5 - François Aumérat
6 - Jules Mathieu
7 - Auguste Blanc
8 - Auguste Casanova
1851 - 1854 (muté au C.Civil de Ténès)
1854 - 1859 (administrateur muté de Constantine)
1859 - 1862
1862 - 1864 (absences fréquentes, suppléé par Aumérat)
1864 - 1866 (ancien Adjoint, intérimaire)
1867 - 1867 (ancien Adjoint, intérimaire)
1867 - 1869
1869 - 1870


II- Les maires 1870- 1962
9 - Camille Boudet
10 - Annet Guinette
11 - Michel Comprédon
12 - Camille Boudet
13 - Valesqui
14 - Hippolyte Géoffroy
15 - Anatole Rey
16 - Adrien Fruchier
17 - Auguste Morand de la Genevraye
18 - Dr. Henri Fourrier
19 - Chassaing
20 - Joseph Casanova
21 - Albert Attard
22 - Pierre Mino
23 - A. Morand de la Genevraye
24 - Paul Robert
25 - Louis Clément
26 - Joseph Robert
27 - Louis Clément
28 - Auguste Rencurel
29 - Dr. Georges Grall
30 - Plait
31 - Auguste Rencurel
32 - Ange Bisgambiglia
33 - Louis Nicolle
34 - Henri Rigaud
1870 - 1871 (un grand désordre régnait pendant son mandat - nommé sans être élu)
1871 - 1873 (nommé sans être élu)
1873 - 1874 (ancien conseiller, depuis 1856)
1874 - 1875 (2ème fois)
1875 - 1875
1875 - 1880
1880 - 1882
1882 - 1883
1883 - 1884
1884 - 1894 (le premier qui a introduit l'électricité en 1890 en ville, inventée en 1878)
1894 - 1894 (intérimaire, adjoint au maire)
1894 - 1902
1902 - 1903
1903 - 1904 (ancien conseiller, depuis 1856)
1904 - 1904 (2ème fois)
1904 - 1910 (tué en duel à Alger le 08/04/1910)
1910 - 1919
1919 - 1929 (mort à Alger en 1959, père du lexicographe)
1929 - ?
? - 1941
1941- 1943 (Régime de Vichy)
1943 - 1943
1943 - 1953 (délégation spéciale
1953 - 1958
1958 - 1959
1959 - 1962

Jacques TORRES, d'après une recherche effectuée par M Mohamed TIAB, Administrateur à CHLEFF, en Janvier 2005

Le premier Conseil Municipal d'ORLEANSVILLE


Les militaires gèrent et administrent jusqu'en 1851, où un commissariat civil leur succède.
En 1856, le commissariat civil devient "commune " et est érigé en 1875 en sous- Préfecture.
Au départ, maires, adjoints et conseillers municipaux étaient nommés par arrêté du Gouverneur Général. Par la suite, seuls les maires furent imposés, adjoints et conseillers étaient élus par le peuple.
Le premier Conseil Municipal d'ORLEANSVILLE, nommé par arrêté du Gouverneur Général de l'Algérie du 29 Juin 1857, a été installé le 08 Juillet 1857.
Il était composé de :

Commissaire Civil remplissant les fonctions de Maire : Ferdinand DUBOSC

Adjoint
ORLEANSVILLE      Léon DESJARDINS
LA FERME                Hippolyte CAREL ou CARRAL(?)
PONTEBA                 Pierre PAULET

Conseillers municipaux :
Augustin CASANOVA
Nicolas CAMPREDON
Benoît MONTAGNE ou MONTAGNON
(?)
François BONNARD
El Hadj Mahmoud MESSAR ou El Hadj Mohamed BEN MESSAKA (?)
A titre étranger :
Pierre MINO

Un 2ème Conseil Municipal fut nommé en 1859 et un 3ème en 1863.
Le 26 Mai et le 02 Juin 1867, pour la première fois, les Conseillers Municipaux furent élus.

Ce furent :
5 Français : Martial ROBERT, CASANOVA, YUG, MONTAGNON et SARRAZIN,
2 indigènes musulmans : Djilali Ben SIDI AHMED et Ahmed AZZIZI,
1 indigène israélite : Mardochée NARBONI,
1 étranger : Pierre MINO.

... ainsi naquit Orléansville

La vie municipale d'ORLEANSVILLE
Les militaires gèrent et administrent jusqu'en 1851, où un commissariat civil leur succède. En 1856, le commissariat civil devient "commune " et est érigé en 1875 en sous- Préfecture.
Au départ, maires, adjoints et conseillers municipaux étaient nommés par arrêté du Gouverneur Général. Par la suite, seuls les maires furent imposés, adjoints et conseillers étaient élus par le peuple. Enfin, en 1870, des élections générales élisent la totalité du conseil municipal, qui à son tour nomme son maire et ses adjoints.
Le premier maire est Camille Boudet, secondé par 3 adjoints et 7 conseillers municipaux, parmi lesquels l'un l'était à titre indigène, le second à titre israélite, le troisième enfin, à titre étranger. Les maires suivants furent : Messieurs Guignette, Boudet Camille (est-ce un second mandat ?), Valesqui, Geoffroy, Rey Anatole, Truchier Adrien, Fourrier Henri, Casanova Joseph, et en 1904, Morand de la Genevraye.
C'était le 19ème conseil municipal.
Ici, nous entamons la période que nous connaissons.
En 1908, Paul Robert devient maire, mais il est remplacé dès 1910 par Louis Clément, ses adjoints étant Pierre Mino, Désiré Bernardy, Gilbert Escaich. En métropole, c'est une période trouble. Quatre ans plus tard, Louis Clément refait campagne et est réélu. C'est un homme simple, rigide et effacé. Il restera dans la mémoire des "anciens " , le maire de la Grande Guerre.
Faisant abstraction de ses opinions, il apporte le secours de la collectivité à toutes les misères de l'époque et a la tâche douloureuse d'annoncer à de trop nombreuses familles, la mort dans les tranchées d'un mari d'un fils. Il n'hésite pas non plus à accorder systématiquement des prolongations de séjour aux permissionnaires pour "raisons impérieuses de famille ".
Mais comment ne pas évoquer aux côtés de ce maire, le personnage presque légendaire, le bon Docteur Franchi, conseiller général et conseiller municipal. Comment ne pas évoquer sa haute silhouette coiffée d'un chapeau à larges bords, les bas du pantalon serrés autour de la cheville par des pinces pour lui permettre, sur sa bicyclette, de parcourir les rues de la ville, visitant ses malades, ne faisant pas payer les pauvres gens, mais au contraire, oubliant chez eux une pièce.
Combien de fois, la nuit, n'est-il pas venu me réveiller, afin que je l'emmène, lui qui n'était pas motorisé, dans un village avoisinant soigner une urgence ? C'est une personnalité que nous n'aurions pas garde d'oublier. Ses réélections en tant que conseiller municipal et conseiller général l'ont accompagné sa vie durant.
En 1919, Joseph Robert prend la mairie. Rien n'appelait ce grand bourgeois à devenir un jour le premier magistrat de la ville. C'est en effet son frère Paul, homme affable, dévoué au bien public qui aurait été choisi par le peuple s'il n'avait trouvé la mort dans un malheureux duel avec monsieur Hoube, à la consternation générale. Souvenez-vous avec émotion du monument dédié à sa mémoire sur la place qui portait son nom, avec l'inévitable kiosque à musique du plus pur style 1900. De plus, le nom de Paul Robert fut donné en 1911 à un village du Haut-Dahra.
Joseph Robert traversait chaque jour dans les deux sens, à pieds, la rue d'Isly, pour se rendre de son domicile à la mairie.
Il fut pourtant un grand maire de la cité. On lui doit notamment la politique d'irrigation et le développement de l'agrumiculture à la suite d'un voyage d'étude qu'il effectua en Californie. De plus, pour lutter contre le mal que constituait la pratique de l'usure, il instaura une politique bancaire qui s'avérait nécessaire et qui fut bénéfique. En tant que Président à Alger des Délégations Financières, il prit la défense des intérêts régionaux et mit en chantier de nombreux chantiers d'utilité publique.
Pendant toutes ces années, la ville s'enrichit d'une E.P.S. que beaucoup d'entre nous fréquentèrent. On voit se construire l'église grâce au zèle et à la popularité de Monsieur le Curé Castera et au dévouement et à la générosité de nombre de ses paroissiens. Cette église s'ornera plus tard des célèbres mosaïques de la basilique Réparates, mosaïques reconstituées pierre par pierre, avec une inlassable et un énorme travail par Monsieur le Curé Vidal. Hélas, que sont-elles devenues ? Sans doute sont-elles retournées dans l'oubli..
Louis Clément revient à la mairie en 1929.
En 1938 lui succède Auguste Rancurel. La seconde guerre mondiale éclate peu après, avec le départ de nombreux appelés. Puis l'armistice, la proclamation de l'Etat Français et l'occupation.
C'est pourquoi, de 1941 à 1943, la commune est gérée par le commandant Grall, ancien médecin militaire, homme estimable s'il en fut.
Après son départ Monsieur Rancurel revient jusqu'en 1953. Maire de la Libération, membre de l'Assemblée Consultative mise en place à Alger par le général de Gaulle, puis député d'Alger.
Nous en arrivons à la période " Bisgambiglia ". D'abord adjoint puis maire, il marque toute une époque de sa personnalité haute en couleurs. Instituteur de son état, il a sous son autorité et sous la règle s'abattant sur les doigts des indisciplinés, marqué toute une génération de garçons, cela créant des liens très particuliers entre les uns et les autres.
Mais une dure période de restrictions suit la reprise des hostilités. Qui n'a pas réclamé une faveur à M " Bisgam " ? Qui n'a pas profité un jour ou l'autre d'une intervention ? d'une aide matérielle ? Et cela accordé avec cette bonhomie, cette faconde, cette joviale et grande bonté qui ne se préoccupait jamais des opinions politiques du quémandeur.
Et Orléansville s'étoffe. Sortent de terre : la nouvelle caserne de gendarmerie, l'immense salle de gymnastique des scolaires, la moderne Sous-Préfecture. Le Crédit Agricole Mutuel se développe..
Le maire poursuit les travaux entrepris précédemment et introduit vraiment la démocratie à la mairie. Tous les jours, faisant ses emplettes au marché couvert, il salue d'une chaleureuse poignée de mains vendeurs et acheteurs. Le 14 juillet, pendant le traditionnel bal public, il fait le tour de la Place Paul Robert, distribuant accolades et embrassades à tous et à toutes.
Mais le malheur s'abat sur Orléansville. Le séisme en septembre 1954, la rébellion en novembre de la même année.. Là, il faut que le maire et l'adjoint que j'étais à l'époque, donnent toute la mesure de leur dévouement à leurs concitoyens. Devant une situation aussi inattendue, il faut improviser. Que de détresse à secourir, de décisions à prendre, de démarches à faire, de discussions avec les hautes instances gouvernementales, nous forçant à faire abstraction du désespoir qui a suivi une telle catastrophe ..
Il est vrai que l'ampleur de la tâche à accomplir était un aiguillon stimulant nos énergies et la source d'une véritable exaltation. M Bisgambiglia fut alors le maire du tremblement de terre. Interviewé par toutes les radios du monde, il devint, aussi bien en France qu'à l'étranger " la voix d'Orléansville ".
Un malheur ne venant jamais seul, le 1er novembre débute la rébellion. Sur le plan national, il défend avec courage à l'Assemblée Algérienne, dont il est vice-Président, la thèse de l'Algérie Française.
En 1957, au plus fort de l'insurrection, m'échoit le plus dur honneur de vous représenter. Ce sont de longs mois où espoir et désespoir se succèdent sans cesse. Il m'a fallu faire face, non seulement aux obligations municipales courantes, mais à une multitude de tâches concernant la reconstruction de la ville : réunions hebdomadaires à la Préfecture avec tous les services, indemnisation des exactions, reconstruction sécurité, etc..
Nous suivions, au moins trois fois par semaine, le corbillard transportant un parent, un ami, sauvagement assassiné en pleine ville : grenade dans un bar, un commerce, etc.. L'exaspération était telle que nous organisâmes un défilé du monument aux Morts à la Préfecture.
Nous avons eu une certaine accalmie après la visite du ministre Lacoste. Par l'entremise du Préfet Chevrier et accompagné par deux conseillers municipaux, j'ai obtenu un entretien avec le ministre. Après avoir brossé la situation, il nous a dit : " il n'y a que la méthode Massu ! ".. huit jours après, nous avions la Légion.
Et Monsieur Rigaud devient maire d'Orléansville. De lui je ne dirai rien de plus que ce qu'il fut.
Voici, égrainés pour vous quelques souvenirs, sûrement très incomplets, " J'ai la mémoire qui flanche.. ", dit une chanson. Du moins, nos retrouvailles à Béziers sont-elles le gage de la réelle amitié qui nous unit les uns aux autres, dans le rappel du temps passé et de l'amour que nous portions à notre petite patrie.

Données sur Orléansville en 1901


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