Le Maire de DUPLEIX sauve son cimetière
et y laisse la vie ...
L'ancien maire
de DUPLEIX décède le jour de l'inauguration de l'ossuaire qu'il avait
édifié.
En quittant précipitamment l'Algérie en 1 962, les Pieds-Noirs, soucieux
de trouver un abri pour leurs familles, ont laissé en terre hostile
les sépultures de leurs ancêtres.
Jamais ils n'auraient imaginé que la haine, le souci de détruire et
d'effacer la présence française se manifesteraient sur les cimetières.
En dehors de quelques nécropoles situées dans les grande villes, visitées
ponctuellement par les autorités diplomatiques et consulaires françaises,
les cimetières des petites villes et villages ont tous été pillés
et saccagés !
Encore aujourd'hui, les tombes béantes laissent apparaître dans les
allées les restes des pionniers de cette terre d'Afrique : plus une
croix, plus un nom … tout est anonyme !
Mais une initiative personnelle de l'ancien maire de DUPLEIX, devenu
DAMOUS, le regretté Monsieur TRAVAILLON, nous a montré le chemin…
Il entreprit de regrouper les restes mortuaires de ses anciens administrés.
Cela lui valut de nombreuses démarches auprès des autorités françaises
en place et surtout auprès du Wali (Préfet de région), du président
de l'A.P.C. (Assemblée Populaire Communale).
Après plusieurs années d'efforts et de recherches acharnées, il réussit,
avec le concours des anciens habitants de sa petite ville, à rassembler
pieusement ces restes qui se trouvent maintenant dans un ossuaire
enterré, recouvert d'une simple dalle de béton, sur laquelle est inscrit
à la mains sur le ciment frais : " Ici reposent les anciens habitants
de DUPLEIX "
Cet homme, avec le courage et l'opiniâtreté dont il a fait preuve
doit nous servir d'exemple. Il est resté sur cette terre tant aimée,
foudroyé par le destin, le jour de l'inauguration.
Il repose, aidé par Dieu dans son œuvre accomplie, avec ses concitoyens
sur la terre de ses ancêtres.
Grâce à lui, DUPLEIX a réuni les siens.
Leurs descendants peuvent se recueillir en toute quiétude, à quelques
kilomètres de la ville, dans ce décor merveilleux, entre ciel, terre
et mer !
Devant ce modèle d'amour pour le Pays natal, Amicales de villages,
réunissez-vous et sauvez ce qui peut l'être encore !!!
Lorsque cela sera malheureusement impossible, pensons à l'œuvre de
Monsieur TRAVAILLON et regroupons nos cimetières dans le dignité !
L'A.S.C.A., Association pour la Sauvegarde des Cimetières en Algérie,
travaille depuis plusieurs années sur ce problème et regroupe, avec
l'aide des autorités consulaires françaises en Algérie, les petits
cimetières irrécupérables.
Comme nous l'ont confirmé ces autorités, en ce qui concerne le lieu
de transfert des restes mortuaires, rien n'est figé. Cependant, l'ossuaire
enterré est indispensable pour la protection de ce qui subsiste de
nos défunts. Il peut se situer dans un espace de l'ancien cimetière,
si les Amicales de villages et l'A.P.C. (Daïra : Mairie) se mettent
d'accord.
Dans le cas de projets d'urbanisation, il est préférable de trouver
un autre emplacement, comme à DUPLEIX, à l'abri de déprédations consécutives
à une démographie galopante…
Ou simplement dans un cimetière d'accueil préservé d'une grande ville.
L'A.S.C.A. est prête à recevoir toutes les suggestions des Amicales,
et à travailler avec elles. Prête aussi à défendre avec l'acharnement
qui lui est reconnu que soit préservée la mémoire de nos compatriotes.
Mais ces idées ne doivent pas être farfelues.
N'oublions jamais que, malheureusement, si nous voulons réussir dans
notre entreprise, il faut compter sur le bon vouloir des autorités
locales.
Amicales de villages, réfléchissez à ce grave problème. Ensemble,
fraternellement unis, devant un cas de conscience aussi grave, nous
pourrons encore montrer au monde notre fierté et notre détermination.
D'après R LATAPIE, Secrétaire Général de l'A.S.C.A.
(Association
de Sauvegarde des Cimetières d'Algérie, Maison des
Rapatriés, 496, Rue PARADIS, 13008 MARSEILLE).
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